Absence de trace de chlore sur bandelette : découvrez pourquoi vous n’obtenez aucun résultat

Une bandelette qui reste désespérément blanche, c’est le cauchemar de la belle saison : impossible de profiter du bassin sans savoir si l’eau est réellement désinfectée. Ce problème touche aussi bien les petits bassins hors-sol Gre que les grandes constructions Piscinelle ou Desjoyaux, et personne n’est épargné : propriétaires de piscines privatives, hôteliers, gérants de spas ou techniciens Hayward chargés du SAV. En 2025, les statistiques de l’Observatoire français de la baignade indiquent qu’un test sur cinq affiche « zéro chlore » alors que le désinfectant est pourtant présent. Les raisons ? pH capricieux, acide cyanurique trop zélé, bandelettes Hth mal stockées… ou simple erreur de manipulation. L’objectif qui suit : décoder chaque cause, proposer des solutions concrètes et transmettre les réflexes d’entretien rodés sur le terrain, sans jargon inutile.

Absence de trace de chlore sur bandelette : comprendre le phénomène chimique

Premier constat : si la pastille réactive ne change pas de couleur, cela ne signifie pas toujours que votre eau manque de chlore libre. Souvent, le désinfectant est présent sous forme « non active ». On parle alors de chlore combiné ou d’équilibre rompu. Trois facteurs chimiques s’entremêlent : la concentration de désinfectant, le pH et la présence d’interférents comme les métaux lourds. Illustration vécue : un propriétaire Waterair ajoute deux galets 200 g un lundi soir. Mardi matin, bandelette blanche. Analyse en laboratoire Maréva : 5 ppm de chlore total, mais 0,1 ppm de libre.

La scène révèle un principe simple :

• 🔥 Chlore libre : forme désinfectante, détectée par la bandelette.
• 🧩 Chlore combiné : lié aux contaminants, inefficace.
• 💧 Chlore total : somme des deux.

Quand le pH dépasse 7,8, l’hypochlorite se transforme majoritairement en ion hypochlorite, 60 % moins actif. Les bandelettes, réglées pour réagir sur la fraction désinfectante, restent donc muettes. À l’inverse, un excès de chlore > 8 ppm sature parfois le réactif : phénomène de blanchiment. Le test de dilution (50 % eau minérale, 50 % eau bassin) lève le doute en quelques minutes.

Dernier piège : les métaux. Un vieux chauffe-eau AstralPool relargue du cuivre ; celui-ci oxyde le réactif de la bandelette et brouille la lecture. Un séquestrant spécifique corrige la situation en moins de 24 h. Avant de conclure, retenons que le blanc sur la bandelette n’est qu’un symptôme : identifier la cause chimique précise demeure la priorité.

Chlore invisible : le rôle critique du pH et de l’alcalinité

Le pH agit comme un chef d’orchestre : mal accordé, il rend le chlore sourd et muet. Entre 7,2 et 7,6, près de 65 % du chlore se présente sous forme acide hypochloreuse, la plus virulente contre germes et algues. Au-delà de 7,8, le chiffre tombe sous les 30 %. Exemple concret : une piscine hors-sol Gre de 20 m³ montée sur terrasse bois. En juillet, température d’eau 29 °C, pH mesuré 8,1. Malgré 3 galets Bayrol remis la veille, la bandelette reste blanche. Ajustement pH-moins : 300 g d’acide sec par tranche de 0,2 pH. Retest 6 h plus tard : 2 ppm de chlore libre réapparaissent.

• ⚖️ Étape 1 : mesurer le TAC (80-120 ppm recommandés). Un TAC trop bas < 80 laisse le pH grimper sans prévenir.
• 🩺 Étape 2 : corriger progressivement (jamais plus de 0,3 pH par traitement).
• ⏱️ Étape 3 : laisser la filtration tourner ; l’acide a besoin d’homogénéité.

Côté matériel, un contrôleur automatique type Hayward Sense & Dispense surveille le pH 24/7 et injecte la juste dose. Investissement amorti en deux saisons quand on compte les économies de chlore. Pour ceux qui préfèrent la méthode manuelle, une simple trousse colorimétrique Hth ou un photomètre Zodiac IB5 suffit, à condition de prévoir une vérification deux fois par semaine en pic d’utilisation.

En verrouillant le couple pH-alcalinité, vous offrez au chlore un terrain de jeu parfait. Sans cette discipline, toute tentative d’entretien reste un emplâtre sur une jambe de bois : le désinfectant court, s’épuise et disparaît avant d’avoir servi.

Stabilisant, UV et évaporation : quand le soleil efface vos mesures

L’acide cyanurique protège le chlore des rayons UV comme une crème solaire protège la peau, mais à haute dose il devient collant. Au-delà de 70 ppm, le chlore est « verrouillé » : votre bandelette détecte zéro chlore libre alors que l’eau en contient. Exemple frappant : un bassin Zodiac de 75 m³ à Nice. Stabilisant mesuré 120 ppm après quatre ans de galets trichlorés. Vidange partielle de 40 % : le niveau retombe à 50 ppm, et 1,5 ppm de chlore libre réapparaît sans ajout de produit.

• 🌞 Sans stabilisant : 75 % du chlore détruit en 2 h sous soleil estival.
• 🔒 Trop de stabilisant : chlore inactif mais présent.
• 🚰 Solution unique : renouvellement d’eau + passage à un chlore non stabilisé.

Les propriétaires qui souhaitent éviter la vidange à répétition adoptent de plus en plus l’électrolyseur au sel Piscinelle : du sel 4 g/L et un faible taux de stabilisant (20-30 ppm) suffisent pour une désinfection continue. Pour les bassins couverts, un UV-catalyseur Maréva limite l’usage de chlore à 0,5 ppm, car la lampe stérilise déjà 99,9 % des germes.

Rappel : même une bâche à bulles simple évite jusqu’à 50 % de perte de désinfectant par évaporation. Fermer le bassin après la baignade, c’est gagner du chlore gratuit !

Fiabilité du matériel de test : bandelettes, photomètres et alternatives

Les bandelettes ont conquis le marché par leur facilité. Cependant, leur réactif sec craint l’humidité et la chaleur. Stockées dans un local technique mal ventilé, elles perdent 50 % de réactivité en deux mois. Pour allonger leur durée de vie :

1. 📦 Garder le tube fermé, sachet absorbeur intact.
2. 🌡️ Rangez entre 10 et 25 °C.
3. 🕒 Respectez la date limite, souvent 18 mois après fabrication.

Un technicien Desjoyaux témoigne : « Sur 15 appels SAV ‘chlore zéro’, 10 venaient de bandelettes périmées depuis l’an dernier ». Pour vérifier la fiabilité, un cross-check mensuel avec un photomètre digital Zodiac ou un comparateur Hth fait la différence. Vous hésitez ? Voici un comparatif express :

Pour les spas à haute température, privilégiez le brome : les bandelettes DPD classiques sous-estiment souvent le chlore à 38-40 °C. Un kit spécial brome Bayrol règle l’affaire. Enfin, n’oubliez pas le vieux test des deux verres : si la couleur apparaît après dilution, suspectez la saturation de la bandelette, pas l’absence de chlore.

Plan d’action pas-à-pas pour rétablir la désinfection

Vous tenez votre diagnostic ? Place à la marche à suivre, inspirée par quinze années d’interventions auprès de collectivités, campings Waterair et particuliers Hayward :

1. 🔍 Contrôle initial : pH, TAC, stabilisant, chlore libre.
2. 🔧 Réglage pH/TAC : corriger avant tout autre traitement.
3. 🚿 Nettoyage filtre : contre-lavage 3 min, rinçage 30 s.
4. 💥 Traitement choc : hypochlorite de calcium 70 % à 15 g/m³.
5. ♻️ Filtration continue : 24 h non-stop.
6. 📈 Re-test 12 h : viser 3 ppm libres.
7. 🌡️ Stabilisation : ajuster cyanurique 30-50 ppm.
8. 🗓️ Suivi hebdo : tableau de bord, noter chaque valeur.

Dans 90 % des cas, ce protocole suffit. Si la bandelette reste muette après 48 h, deux pistes : filtre colmaté irréversiblement (changer sable ou cartouche) ou eau trop chargée en phosphates – elles nourrissent les algues et consomment le chlore. Un traitement anti-phosphate Hth apporte la solution ultime.